Les finances publiques en France du XIIIe au XVIIIe siècle : fiscalité et construction de l’état royal
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Résumé
Un courant historiographique en histoire financière et institutionnelle remet en cause depuis quelques années l’histoire «traditionnelle» des finances publiques: celle de la centralisation et de la monopolisation progressive par la monarchie des ressources fiscales et de la bureaucratisation de la gestion de l’impôt. À sa décharge, il est vrai qu’étudier l’histoire des finances publiques dans le long terme peut donner le vertige et paraître insatisfaisant : on ne perçoit qu’imparfaitement la réalité quotidienne de la pratique financière, on gomme les singularités et on peut dériver vers une histoire linéaire voire téléologique. Pour remédier à ces défauts, ce courant propose de ne prendre en compte que la pratique car elle serait seule à même de satisfaire à la nouvelle exigence du relativisme. Ce colloque est donc pour nous l’occasion de revenir sur la part prise par la fiscalité dans la construction de l’État royal. La monopolisation fiscale entreprise par la monarchie, avec plus ou moins de réussite selon les époques, a obligé à l’édification empirique d’administrations et à la multiplication des officiers fonctionnaires pour assurer le plus efficacement possible les rentrées d’impôts. Mais, en retour, le développement d’une administration peuplée de spécialistes rémunérés par le Trésor royal a obligé à renforcer l’entreprise de monopolisation pour subvenir aux besoins toujours plus voraces de cette administration. Ainsi, monopole fiscal et bureaucratisation (et par là étatisation) sont allés de pair.